Histoire du métier de luthier

   Le luthier (dérivé du terme luth) est celui qui fabrique à la main les instruments de musique à cordes pincées ou frottées tels que les violons, altos, violoncelles, violes, etc. Si l’on prend le cas du violon, il est difficile de dire quand exactement le premier exemplaire a été fabriqué mais on estime habituellement qu’il est né dans les années 1520 à Crémone en Italie. Le violon que nous connaissons aujourd'hui a peu évolué dans sa forme depuis le XVIe siècle ; son nom apparaît d'ailleurs pour la première fois en France sous François Ier dans les comptes des Menus Plaisirs du roi, en 1529. Le violon se répand rapidement à travers l'Europe, à la fois comme instrument de rue, populaire, et comme instrument apprécié de la noblesse : ainsi, le roi de France Charles IX aurait commandé à Andrea Amati 24 violons en 1560. En 1680, Furetière, dans son dictionnaire, le désigne comme « Roy des instruments ».

     Le violon aurait pour ancêtre la vièle, faite d'une caisse de résonance percée d'ouïes, d'un manche et d'un système de chevilles. Il existait au Moyen Âge un grand nombre d'instruments à cordes frottées (rebecs, gigues, rotes, lyra da braccio et vièles à archet). L’essor de la lutherie reste définitivement lié à l’apparition en Italie de deux grandes écoles : celle de Brescia avec Gasparo Bertolotti et Paulo Maggini, réputé pour ses altos et celle de Crémone avec Andrea Amati, de ses fils et surtout petit-fils, Nicolò. On rapporte que l'atelier de Nicolò Amati verrait se succéder des élèves aussi célèbres qu’Antonio Stradivarius (1644-1737), Jakobus Stainer (1621-1683) ou Andrea Guarneri (1626-1698). Toutes les autres écoles, allemande (Stainer à Absam, l'école de Mittenwald, l’école de Füssen, l’école de Saxe), française (Boquay, Guersan, Pique Lupot, Vuillaume, puis l'école de Mirecourt) seront les héritières de l’influence italienne. En France, les grands centres historiques de lutherie classique sont Mirecourt, Paris, et quelques autres villes. Mirecourt (dans les Vosges) est la capitale de la lutherie française où se situe un musée de la lutherie et l’Ecole Nationale de lutherie.

    Les premiers grands violons sont de l'école de Brescia, Maggini ,Gasparo da Salo mais les transformations sont surtout venues de l'école de Crémone famille Amati ,Guarnerius, Stradivarius entre 1620 1740~ Les hauteurs des voûtes, épaisseurs table et du fond.

    Après une nouvelle transformation grâce aux compositeurs "violon moderne fin XVIII" (diapason à 440); autour de cette période la longueur du manche de la touche ,de enclavement , renversement, barre d’harmonie seront modifiées. Le violon est constitué de 70 pièces en moyenne. Le violon et sa famille se compose d’un coffre, fond, table, les éclisses, et d’un manche terminé par la tête. La particularité du violon violoncelle alto et contre basse; ils peuvent être joués par les enfants depuis leur plus jeune âge.

    Les bois utilisés sont :

    - L’épicéa que l’on utilise pour la table, la barre, l'âme, les contre-éclisses et les tasseaux. L’épicéa pousse en altitude il est débité sur quartier il peut venir de plusieurs endroits: des Dolomites, du Jura, du Tyrol, Bosnie etc (ou les guerres n’ont pas ravagé les forêts). Les cernes d’accroissements sont plus ou moins larges selon le goût de l’artisan.
    - L'érable sycomore, champêtre, vient aussi de pays européens. Il est débité comme l’épicéa sur quartier, pour le fond, les éclisses et le manche.
   - L'ébène est utilisée pour la touche et les sillets du haut et bas, et aussi pour les accessoires (chevilles, cordier et bouton ); des essences comme le palissandre, le buis peuvent aussi être utilisées pour les chevilles, cordier et bouton.
   - L'érable a été choisi pour sa qualité acoustique et de beauté comme l’épicéa. C’est un bois blanc facile à vernir. Le peuplier peut être aussi utilisé pour l’alto et le violoncelle et donnera aussi une belle et grande sonorité. Les bois doivent avoir séché naturellement durant plusieurs années (5ans minimum) avant d'être utilisés, l’endroit doit être bien aéré et à l'abri de l'humidité.

     Le métier de luthier demande de solides connaissances en musique, sculpture, peinture, acoustique, histoire. Le luthier fait appel à tous ses sens: vue, toucher, ouïe, odorat. La lutherie est avant tout un métier manuel. Le luthier apprend son métier par un apprentissage dans une école (3ans); ensuite il sera employé dans un ou plusieurs ateliers ou il va parfaire sa formation dans la fabrication, la réparation, la restauration, et l’expertise. Le métier de luthier offre plusieurs facettes, puisqu’en plus de la fabrication, l’artisan intervient aussi pour le réglage de sonorité de l’instrument, l’entretien , la réparation, la restauration et l’expertise. Il est amené aussi par son activité à vendre des instruments anciens.

     La principale activité pour certain luthier sera l’entretien, la réparation, pour d’autre la restauration, ou la fabrication. La restauration, techniquement difficile, exige une très bonne expérience, et le très grand respect du travail d’origine. La création, quant à elle, elle est la base de l’apprentissage. Pour tout jeune élève en école de lutherie, c’est un passage obligé. Si certains luthiers sont aussi archetiers (facteurs d'archets), cela reste un métier spécifique à part entière.